Un déjeuner au Pressoir d'argent
Un midi pluvieux de semaine je convie ma douce épouse à un déjeuner au Pressoir d'Argent,le restaurant gastronomique du Grand Hôtel de Bordeaux. Après avoir vu le compte rendu du dîner de Chantal du blog "Assiettes Gourmandes" et les photos superbes, nous voulions découvrir la cuisine de Pascal Nibaudeau.
L'accueil est très professionnel et souriant, l'endroit luxueux mais chaleureux, tout le confort d'une maison qui connait son affaire.
Nous nous installons confortablement donc, un verre de Sauternes pour Madame, champagne pour moi... qui sont expressément accompagnés de quelques gourmandises
comme ces noix de macadamia à la poudre d'or
ces délicieux crackers au romarin, curry, à tremper dans un pesto de coriandre ou une mayonnaise de crustacés, hummmm !
et ça continue avec ces petits savarins qui nous font
de l'oeil...
Tandis que nous consultons la carte, le Maitre d'Hôtel nous présente la presse à homard (5 exemplaires au monde !) qui a donné son nom au restaurant, puis le Chef en personne vient nous parler de sa cuisine et des ambitions clairement affichées.
La barre est haute, la cuisine au premier abord semble suivre sans problème le mouvement.
En plus de la carte, 3 menus sont proposés, de 59 à 180 €. Nous choisirons le menu "Escale" (59€) pour Stéphanie, "Découverte" (120€) pour moi.
Le service est très agréable et prévenant, et pendant que nous finalisons notre choix, nous découvrons les différentes variétés de pains, accompagnées de quelques goumandises pour le régime (...)
comme ce superbe beurre aux algues
ou cette huile d'olive marocaine, puissante, racée aux arômes de truffe blanche...
Le Chef et ses équipes sont à pied d'oeuvre pour préparer les entrées
Et nous dégustons des amuses bouche délicieux
un velouté de moules au naturel,
une huître chaude, émulsion de petits pois. Le ton est donné, la cuisine de Pascal Nibaudeau est une cuisine de GOUTS. Toutes les saveurs sont présentes, bien distinctes, on adore.
Chaque détail est pensé, comme la cuiller en nacre pour
le caviar d'Aquitaine qui accompagne un espuma de bintje et un oeuf de caille "Ozen" (mode de cuisson lente qui permet de garder une texture crèmeuse du blanc et le jaune coulant...)
Un plat très graphique, mais où est donc ce fameux oeuf de caille "Ozen" ?!
il est ici, caché sous la délicate gelée végétale ... L'ensemble est très harmonieux, joli jeu sur les textures molles, relevées par l'iode et le croquant du caviar.
L'entrée du menu à 59€: crabe royal caramèlisé, agrumes carottes, amandes et safran. Impressionnant de qualité, composition colorée, goûteuse, un pur moment de bonheur.
Comme je suis un gros gourmand, mon menu comporte plus de plats, alors Madame patiente et moi je me régale d'une noix de Saint Jacques, chataignes et truffes. Accord classique certes, mais parfaitement réalisé, cuisson top, bouillon léger mais puissant, j'en laisse quand même quelques gouttes à Stéphanie, qui en voudrait bien une marmite !
Oui c'est encore pour moi ! Pince de crabe des neiges, risotto aux champignons. Des produits de saisons et une fois de plus, grande maitrîse des cuissons et des assaisonnements.
Et on contine...
A nouveau, le "petit menu", crée la belle surprise avec en plat:
Filets de soles, coquillages, champignons, salsifis, et une béarnaise d'huitres à tomber.
Grâce à ce plat, il nous est donné de goûter la fameuse "huitre végétale", cette feuille à la saveur subtile d'huitre. Etonnant en effet, mais je lui préfère la Bourrache, plus iodée et esthétique, question de goût...
Toujours le sens du détail et de la précision, pour ce couteau qui escorte majestueusement
mon bar de ligne, concombre/wasabi/citronelle/gingembre et coriandre.
C'est tout ce que j'aime, des saveurs bien marquées, une touche d'exotisme où l'on distingue nettement chaque ingrédient, un très grand plat, vraiment.
Nous nous dirigeons doucement vers les plaisirs sucrés, c'est un sans faute depuis le début, le personnel de salle est adorable et aux petits soins...
Un prédessert tout en douceur,
sur un granité de fruits rouges au goût de bonbon, une bille de chocolat/mangue, divin (il faudrait faire les même en XXXXXL, à emporter !)
Du miel pour
un craquant cannelle, mousse Manjari,
Une fois encore, c'est parfait. Du croquant, du mou, du léger (la mousse Manjari est à se damner !), la glace au miel équilibrée...
une cristalline d'ananas décore joliment le dessert du menu à 59€ (non non, vous ne rêvez pas !)
Ananas mariné kalamensi, sorbets litchi & violette. De la fraîcheur, des saveurs florales et exotiques, on est transportés... et ce n'est pas fini !
Beignets de cacao, à tremper dans un coulis de fruits rouges, miam.
Dernières gourmandises pour escorter un moka d'Ethiopie et un Blue Montain, et le Chef vient nous dire quelques mots.
Nous nous empressons de le féliciter pour toutes ces merveilles qui méritent vraiment qu'il soit plus reconnu et que la salle soit comble à chaque service. Chaque plat est pensé et travaillé rigoureusement. Sa cuisine a de la matière et surtout du GOUT !
Merci à toutes les équipes du Pressoir d'Argent, nous reviendrons avec plaisir, nous vous souhaitons d'exploser dans les semaines qui viennent, et vous qui passez devant le Grand Hôtel, arrêtez vous pour déguster la cuisine de Pascal Nibaudeau, croyez nous elle vaut le détour.
LE PRESSOIR D'ARGENT
5, Cours de l'Intendance
05.57.30.43.04